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CAN 2019: Le manque d’engouement à Mayo

CAN 2019, les mondobloggeurs sont priés de faire vivre aux lecteurs l’effervescence autour de cette compétition. Tous les amoureux du ballon se donnent rendez-vous pour commenter, discuter du système de jeu ou des choix des coachs, des fanzones sont crées. Moi, amoureuse de foot, je vous relate comment je vie cette compétition.

17 Juin, Mayo, petite commune dans la sous-préfecture de Soubré région de la Nawa en Côte d’Ivoire, nous avons posé nos valises pour un mois de tournage. Amoureuse de foot, je pensais à la CAN, à comment j’allais vivre cette compétition cette année. J’appréhendais déjà le séjour à Mayo. Comme moi, certains membres de l’équipe également. Comment allons-nous suivre les matchs? Comment les habitants de cette commune accueillent cette compétition : intérêt ou désintérêt, engouement, organisation… Je vous présente Ma CAN à moi.

Engouement de la ville de mayo

Démarré le 21 juin au Caire en Égypte, l’engouement autour de la CAN ne se fait pas sentir dans cette petite commune comme dans les grandes villes. Elle est paisible, les habitants vont à leur occupation comme à l’accoutumée… aucune ambiance. Bon je me dis : attends de voir le démarrage réel de la compétition. Nous sommes le 19 juin. Le lendemain, j’ai vu une progression, les autorités de la ville ont installé un espace pour suivre les matchs, ils appellent ça « la place publique ». Écran, Chaises, drapeau (Orange Blanc Vert) celui de la CIV. Je me réjouis de cet effort. L’affluence dans ce lieu reste à désirer. Je me dis toujours, attendons de voir l’entrée en lice de nos pachydermes, c’est sûr qu’on aura du beau monde. Le premier match des éléphants, tous les ivoiriens le savent très bien, un match des éléphants ne se regarde pas en solo oh ça non. Je le déconseille fortement surtout si vous avez des problèmes de cœur rire… Matin normal aucun changement, l’équipe va sur le décor du tournage. Je reste à la base avec deux autres collègues. L’espace réservé à la CAN ne nous sied pas… Ce n’est pas mouvementé aucune ambiance. On doit voir ce premier match des éléphants c’est important pour la suite. On n’a pas de télé à la base. Il faut trouver une solution.

Internet et Android

Quand on aime, on se sacrifie. Quand on aime on se donne à fond. Avec la connexion internet, un téléphone Android, notre problème était résolu. A trois, nous étions concentrés sur cet écran de téléphone portable. De l’autre côté sur le décor, même scénario le match est suivie par l’équipe sur un téléphone portable mais avec des breaks vu qu’il faut travailler. A la base nous avons suivie tout le déroulé. C’était intense, on a oublié la petitesse de l’écran. Ne dit-on pas que l’homme doit s’adapter à son environnement. Baaah on l’a fait. Mais on a compris qu’il nous faut une télé et une parabole pour être plus à l’aise.

Mes collègues ont acheté une parabole et on regarde les matchs avec vidéo projecteur.

La composition de la sélection nationale

Photo prise sur ivorian.net

Durant 10 ans nous avons eu une équipe formidable avec des têtes d’affiche à couper le souffle. De Didier Drogba à Gervinho en passant par Yaya Touré et j’en passe, la population aimait les voir sur le terrain et suivre le match.

Aujourd’hui l’équipe est en reconstruction, avec de nouvelle tête. Les enfants, les adultes essaient de se défaire du passé. Mais l’équipe ne leur donne pas cette sensation d’oublier les retraités.

J’ai demandé à deux – trois riverains sur ce qu’il pense de l’équipe national, voilà ce qu’il en ressort:

Isaac (30 ans): « Ceux là, sincèrement s’ils vont loin dans cette compétition, c’est ce qui va nous étonner, sinon on sait que ça va pas »

Ephraim (28 ans): « Notre équipe a besoin d’un leader, un rassembleur, ce sont des hommes qui ont beaucoup à prouver s’ils sont unis »

Rachelle (26 ans): « Moi je connais presque aucun des nouveaux joueurs, j’espère que les anciens qui sont avec eux vont montrer l’exemple »

Bref la nouvelle équipe ivoirienne ne fait pas l’unanimité auprès des supporteurs.

J’ai pas vécu cette CAN comme dans les années précédente: L’engouement autour, la fanzone, les débats fantastiques de FAN hystérique, les matchs avec les tribunes chaudes.

Mayo ne vit pas la CAN, Mayo est loin d’être ABIDJAN Mais avec Internet je vis également ma CAN autrement.

Félicitations à tous.

RDV en 2021 au Cameroun j’espère qu’ils seront prêts 😂

 


Femme à la une: Essy KODJO, la fonceuse!

Femme assume tes choix ! Tu veux te lancer dans un business, lance toi et assume ! N’ai pas peur d’échouer.

Comme le disait l’actrice mexico-kényane, Lupita Nyong’o « C’est seulement lorsque vous prenez le risque d’échouer que vous découvrez de nouvelles choses. Lorsque vous jouez en toute sécurité, vous ne pouvez pas exprimer votre plus grande expérience humaine». Extrait du magazine femme d’influence https://femmedinfluence.fr/citations-inspirantes-lupita-nyongo/ .

L’orientation de ta vie est de ton ressort, prends tes responsabilités et assume toi.

Aujourd’hui, je vous présente une femme inspirante, jeune et magnifique. Elle a décidé de se lancer dans entrepreneuriat à un moment clé de sa vie. Elle s’orientera vers un domaine inconnu pour elle mais saura se positionner et trouver sa place sur ce marché oh combien convoité mais surtout hard*.

Label Foto par Etienne Nangba/ Créa Tchewôlô

Elle est togolaise, elle répond à nos questions. Découvrons ensemble, son parcours et ses secrets de réussite.
Essy Jocelyne KODJO est notre Tchewôlô à l’honneur pour ce mois d’avril.

C’est à distance que l’entretien a été fait mais je vous assure que cette belle dame déborde d’énergie positive.

Tchewôlô : Bonjour Essy, merci d’accepter de vous livrer à nous.

Essy KODJO: C’est un honneur que vous me faites.

Tchewôlô : Nous commençons toujours nos entretiens par cette question : A quoi le mot « femme » vous fait penser?

Essy K : Je pense au pouvoir de donner vie, pas qu’à un enfant mais à des idées novatrices et révolutionnaires ; des entreprises qui mettent l’humain au centre de tout ; à de nouvelles politiques ; à un nouveau monde. Je pense pouvoir, je pense source. La femme regroupe tout ce que j’ai énuméré mais avec humanisme et cœur.

Tchewôlô : Si vous devez vous définir en 5 hashtag, nous aurons quoi?

Essy K : #Folie-joyeuse #Invincible #Aimante #Amoureuse #Rigoureuse

Tchewôlô : Vous êtes fondatrice d’une entreprise artisanale dénommée « perles et pagnes », A quel moment vous vous êtes lancé ?

Essy K : Perles & Pagnes a presque 7 ans, un âge où on devient jeune, on n’est plus un bébé. Nous existons donc depuis Septembre 2012. Nous rendons grâce pour toutes ces années mais ne sommes pas au bout de notre ascension. Le meilleur reste à venir. J’ai lancé la marque Perles & Pagnes, quand j’ai cherché sans succès un sac avec du pagne qui pouvait me ressembler. Un sac moderne dans sa coupe et ses lignes mais traditionnelle dans ses couleurs et sa chaleur. J’ai fini par le créer.

Tchewôlô : Quelle est la particularité de votre marque ?

Essy K : Perles & Pagnes est reconnue pour la qualité de ses produits et l’originalité des modèles. Nous pensons conquérir de nouveaux clients avec les collections que nous sommes en train de préparer pour la fin de l’année.

Tchewôlô : Vous avez décliné une superbe offre d’emploi au Sénégal pour un poste de responsable marketing et communication, Pourquoi et quelle a été la réaction de votre famille ?

Essy K : En fait, j’étais déjà en poste à Lomé. C’est l’expatriation à Dakar que j’ai déclinée. Cela faisait à peine 1 an que j’étais rentrée de mes deux décennies en occident. Je commençais à me réapproprier ma vie au Togo. En déclinant cette offre, je renonçais à mon travail. Au lieu de recommencer à chercher un autre, j’ai préféré me lancer à mon propre compte. Aujourd’hui, je ne regrette pas cette décision, puisque j’en suis à ma 3e entreprise que sont

« Perles et pagnes » https://web.facebook.com/perlesetpagnes/

« Le comptoir » https://web.facebook.com/Le-Comptoir-139833673375869/

et « Saveurs d’afri’Ka » https://web.facebook.com/saveursdafrika/

voici mes trois réalisations et ce n’est pas fini.

Tchewôlô : J’adore votre abnégation. L’envie que vous dégagez à innover et créer. Mais dites-nous comment se sent-on quand on doit tout recommencer dans un domaine inconnu ?

Essy K : C’est comme arriver dans un pays que vous ne connaissez pas et que vous visitez pour la première fois. Il y a d’abord l’euphorie, on veut tout faire, tout essayer et petit à petit, on revient à la raison. Et On essaye, on échoue souvent, on apprend et on améliore. C’est du « try and learn » (essaie et apprend) en permanence. La beauté de l’histoire c’est que ce n’est pas une vie monotone, au contraire, on ne sait jamais à quoi va ressembler l’aventure mais on prend plaisir à parcourir ce chemin oh combien tumultueux !!

Tchewôlô : Comment gérez-vous votre vie professionnelle et votre vie de famille?

Essy K : En fonction de mes valeurs, j’organise et programme ma vie et mes journées. La famille et le travail sont importants pour moi, alors ma vie tourne autour de ses axes. Pour le reste, il s’agit essentiellement de se consacrer du bon temps pour se nourrir spirituellement, émotionnellement et mentalement pour être une femme complète capable de nourrir les autres autours.

Tchewôlô : Vous croyez à l’autonomisation de la femme africaine ?

Essy K : Je crois en la femme autonome. Elle n’a pas besoin qu’on l’autonomise. Elle a surtout besoin qu’on la laisse ETRE femme entièrement. Qu’on arrête de nous dire ce que la femme doit et ne peut pas faire, à quoi elle doit ressembler, comment elle doit vivre sa vie, à quel âge et pourquoi elle doit se marier et faire des enfants. Je crois en la femme car elle est forte et autonome ; elle est invincible quand elle est FEMME.

Tchewôlô : Quelle femme vous inspire et pourquoi ?

Essy K : J’ai deux modèles de femme. Mes deux grand-mères, elles sont mes sources d’inspiration. Travail, abnégation et résilience voici les maîtres mots de ces deux grandes femmes.

Label Foto par Etienne Nangba

Tchewôlô : Donnez-nous quelques petits secrets de femme épanouie. (Vos petits secrets)

Essy K : J’ai mes sources de joies et de bien-être. Je me branche à cela autant que possible. La musique, la lecture, le sport et passer de bons moments avec les quelques amis qui sont miens. Quand les moments positifs sont nombreux, les autres aléas de la vie sont facilement gérables.

Tchewôlô : Quels genre de musique vous écoutez et vous pratiquez quel sport?

Essy K : Pour l’aspect musique, j’écoute plus la zik classique mais le Jazz et l’opéra me nourrissent beaucoup. Pour le sport, le tennis et la natation m’aident à rester en forme.

Tchewôlô : Quels sont vos objectifs pour le futur de votre entreprise ?

Essy K : Déployer nos ailes hors du Togo et nous enraciner comme il faut en Côte d’Ivoire et dans d’autres pays de la sous région. Lancer ces nouvelles collections qui nous mettent dans une autre dynamique.

Tchewôlô : Quel conseil avez-vous à partager avec nos lecteurs ?

Essy K : O.S.E.R, tous les jours, dans tous les domaines de votre vie. Nous n’avons qu’une vie, alors OSER faire et être ce que vous voulez. Si ça ne marche pas et bien, recommencer.

*Hard=Dur

Tchewôlô, femmes noires; femmes africaines; femmes du monde; parlons d’elles.


Femme à la une : Paola Audrey, la femme de l’ombre

 

Femme noire, femme africaine, celle que l’on appelle de façon péjorative « le sexe faible ». Pourtant, elle est celle qui endosse et reçoit les coups. Autonome, elle sait se prendre en charge et s’occuper des siens. Entrepreneure née, elle trouve toujours le moyen de mettre sa famille à l’abri, sans oublier de venir en aide aux autres.  Elle est intelligente, courageuse, charismatique, endurante, forte, battante et inspirante. Je fais la part belle à ces femmes africaines qui motivent, dirigent et forgent ma génération.

Pour ce mois de mars, mois consacré à la femme, je me suis penchée sur le profil d’une endurante, une femme qui a démarré très tôt et n’a pas fléchi tant elle est résistante et travaille avec abnégation. Elle est camerounaise. De Douala à Abidjan en passant par New York et Paris. J’ai eu la chance de la rencontrer malgré son planning serré, elle s’est rendue disponible pour que nous puissions échanger. C’est ce que j’appelle être aimable et à l’écoute des autres.

Ma Tchewôlô à l’honneur répond au nom de Paola Audrey Ndengue. Elle est dans le domaine de la communication et du marketing. Consultante média, éditorialiste et entrepreneuse pour ne citer que ces quelques casquettes qu’elle possède.

Photo: Agence panelle & Co (Image reproduite avec autorisation)

C’est dans un appartement à la décoration minimaliste que j’ai retrouvé la jeune dame. Après les civilités, je l’introduis avec bien sûr la question propre au blog : comment peut-elle définir la femme ?

Paola Audrey : La femme !  Je ne pourrais la définir en un mot, il n’y a pas « la femme » mais « des femmes ». Définir implique forcément de léser une catégorie qui ne se reconnaîtrait pas dans ma définition. Donc en dehors de la définition biologique/scientifique, je dirais juste que la femme est un individu de sexe féminin. Le combat aujourd’hui c’est de laisser l’opportunité aux femmes de s’autodéterminer et s’autodéfinir, hors de leur genre. Qu’on leur accorde leur individualité.

Tchewôlô : Si nous devions vous décrire en 5 hashtags qu’est-ce qu’on aurait ?

Paola Audrey: (rires) Alors en 5 hashtags, ce serait : #Marketing, #Afrique, #Hustle (qui va au-delà de l’entrepreneuriat. Le Hustle, c’est une mentalité et un style de vie). Je rajouterais #Culture, parce que c’est ce qui m’inspire au quotidien et #Open, parce que je fais au mieux pour avoir l’esprit le plus ouvert possible.

Tchewôlô : Noté. Alors vous rentrez dans le monde du travail à l’âge de 18 ans et vous choisissez (c’est écrit dans votre bio) le secteur du luxe. Pourquoi ?

Paola Audrey : Avant de créer un média, le domaine qui m’intéressait à la base, était celui du luxe. De manière générale, le monde de la mode mais plus spécifiquement, celui de la maroquinerie au sein des grandes marques de luxe. Le secteur de luxe est passionnant parce que ça touche une niche, ce n’est pas adressé à tout le monde bien sûr, mais en même temps c’est un milieu qui est très codifié, très secret. Qui dit luxe dit rêve, bling-bling mais moi c’était plus le côté très exigeant qui me parlait. On fait attention aux détails parce que c’est là-dessus qu’on est jugé. On a une clientèle exigeante avec des attentes très élevées, du coup ça oblige à avoir une certaine discipline. C’est ce qui m’a attirée. Il y a une véritable passion des traditions, de la qualité et du savoir-faire dans ce domaine.

Tchewôlô : Parlons maintenant de la création d’un magazine de mode que vous évoquiez précédemment. Vous chapeautez la production, vous devenez éditorialiste et ensuite, consultante. Comment en arrive-t-on à ce stade ? Qu’est -ce qui était votre leitmotiv ?

Paola Audrey : J’étais une passionnée de mode et j’étais à Paris à l’époque. Je réalisais, comme d’autres, que les personnes comme moi n’étaient pas forcément très visibles dans les médias grand public. Je trouvais qu’il y avait une dissonance parce qu’on a des personnes afro-descendantes qui ont eu (et ont toujours) un impact sur la mode de manière globale. C’était un peu étrange qu’il n’y ait pas de plateforme qui à la fois parlait à des personnes afro dans la mode sans toutefois se fermer au reste du monde, il faut toujours trouver le bon équilibre. Nous avons vu un retour de grâce médiatique de la mode afro, notamment avec les créateurs africains qui deviennent de plus en plus internationaux. Donc la mission à l’époque, c’était de construire une marque média forte, qui soit en même temps très ancrée dans la culture africaine, mais très mondialisée aussi. Ça représentait notre équipe, c’était à notre image. Je pense que c’est notamment pour cela que ça a plutôt bien pris.

Photo: Agence panelle & Co (Image reproduite avec autorisation)

Tchewôlô : Vous parlez beaucoup de culture, on vous voit comme une promotrice de culture africaine. Pourquoi ? Est-ce que vous êtes à la recherche d’une identité vu qu’à 12 ans déjà vous aviez quitté votre pays ?

Paola Audrey : « Recherche d’identité » ? Pas vraiment, puisque je ne l’ai pas perdue (rires). Je suis née et j’ai grandi au Cameroun. C’est vrai qu’à 12 ans je suis allée m’installer en France mais je n’ai jamais vraiment coupé le cordon avec l’Afrique. Je n’ai pas créé un média afro parce que j’avais envie de me reconnecter à mes racines, je n’ai jamais vraiment coupé avec le continent africain. La promotion de contenus africains fait partie d’une vision plus globale que j’ai et qui tient en deux concepts: le soft power et le hard power. Le hard power, c’est en somme ce qu’une puissance peut avoir en termes d’armement, de pouvoir financier, d’influence directe sur les relations internationales, etc. Et le soft power est une manière plus douce de pouvoir contrôler les discours, les esprits, les perceptions, et ça passe par le cinéma, la culture… Les Etats-Unis sont un exemple manifeste, on le voit bien avec leurs productions cinématographiques, leur gastronomie etc. Ou encore, vous avez la Corée du Sud, qui n’a pas un sous-sol incroyablement riche par exemple, mais qui a réussi à s’imposer par la technologie notamment… et la pop culture !

Que ce soit la musique, le cinéma ou la gastronomie, ce sont des choses qui rassemblent les gens. Je pense que l’Afrique est l’une des plus grandes sources de culture globale qui inspire d’autres pays, d’autres cultures mais malheureusement, elle ne bénéficie pas toujours de ce qu’elle donne. Ceux qui font cette culture africaine au quotidien ne sont pas toujours rétribués en conséquence. Moi, ce qui m’intéresse, ce n’est pas forcément que les autres regardent ce que nous faisons. S’ils regardent tant mieux, sinon, l’étranger (hors-Afrique) n’est pas ou n’est plus ma priorité. Moi ce qui m’intéresse, c’est que l’Afrique consomme ce qu’elle produit culturellement (et qualitativement) de manière décomplexée.

 

Tchewôlô : Est-ce que vous vous considérez comme étant une féministe ?

Paola Audrey : (Rires) Oui et Non. Non, je ne suis pas féministe car je n’ai pas encore une maîtrise complète du sujet qu’est le féminisme, tous ses courants, etc. Je dois beaucoup aux féministes, et par respect pour celles qui se battent vraiment pour ça, j’essaie déjà de m’assurer que je comprends leur(s) lutte(s). À mon sens, être féministe implique de l’action, je le fais à mon niveau mais je ne peux pas me réclamer féministe car je ne prends finalement que peu de risques. Aujourd’hui, j’ai la liberté de faire ce que je fais parce qu’il y a eu des femmes qui ont lutté pour que je sois libre de le faire. Je suis féministe, je souscris et crois aux principes fondamentaux du féminisme, mais je ne suis pas activiste.

 

Tchewôlô : Vous pensez que les femmes sont solidaires entre elles ?

Paola Audrey: Je dirais que les femmes de manière globale ont envie d’être solidaires, travailler entre sœurs qui se tiennent la main mais malheureusement, au sein de la société on n’a pas été conditionnée à le faire. On a été conditionnée à être des concurrentes. C’est ce qui rend difficiles les rapports entre les femmes. Il y a cette notion malheureusement du panier de crabes. Comme on n’a pas laissé autant de chances aux femmes qu’aux hommes, il y a encore plus de compétition naturelle. Partout quand on arrive, il y a 10 places d’hommes et une place pour les femmes. D’une certaine manière, on est conditionné à nous battre les unes contre les autres parce qu’on sait intrinsèquement qu’il n’y aura pas de place pour tout le monde. Mais progressivement, c’est en train de changer. Cependant, je pense que toutes les femmes n’ont pas non plus vocation à travailler ensemble, c’est un peu irréaliste d’attendre cela d’elles. Il faut qu’elles collaborent parce qu’elles partagent la même vision, les mêmes valeurs, le même niveau d’exigence, les mêmes aspirations, etc. Sinon, une union uniquement constituée sur le fait d’être femme ne tiendra pas bien longtemps s’il n’y a pas d’autres facteurs de cohésion.

 

Tchewôlô : Est-ce qu’effectivement pour répondre à la solidarité entre femmes, vous donneriez un poste à une femme et non à un homme qui a les compétences ?

Paola Audrey : Cela va dépendre des cas. Alors avec le service que je dirige depuis peu, je vais devoir recruter quelqu’un bientôt. Pour l’instant je me suis pas encore posée la question sur le genre de la personne que je vais recruter. Je vais d’abord regarder les compétences et si on est à compétences égales, je vais regarder la personnalité que j’ai eu le temps de voir lors des entretiens. Le critère de personnalité sera le deuxième filtre et si même là, cas exceptionnel, j’ai deux personnalités qui soient exactement ce que je recherche… Là, je vais me poser la question du genre mais ça sera mon dernier recours. Maintenant, si je suis amenée à recruter pour une entité où il y a bien plus d’hommes que de femmes, c’est sûr que je vais tout de suite choisir une candidature féminine (si les compétences y sont).

Tchewôlô : Est-ce que vous pensez que nos cultures et nos coutumes peuvent freiner notre développement, notre autonomie ?

Paola Audrey : Je ne pense pas. Il y a des facteurs qui peuvent expliquer mais ça dépend bien sûr des secteurs. En général, je parle de culture urbaine, et plus particulièrement de musique vu que c’est ce que je maîtrise. Ce qui revient le plus dans ce domaine par exemple, c’est qu’il n’y a pas beaucoup de femmes manager, pas de femme à la tête de label ou de maison de disques. Est-ce que c’est à cause de coutumes et traditions ? Oui, en partie, parce que le milieu de la musique n’a pas d’horaire fixe en général, il faut parfois être dans des cadres qui ne sont pas très féminins, faut sortir le soir… ce qui peut avoir un impact sur la vie de famille. Mais j’essaie de ne plus mettre tout sur le dos de la culture ou de nos coutumes. Nous sommes déjà suffisamment au courant de ces freins. Aujourd’hui, si une femme veut être à la tête d’un label, elle peut le devenir. Je prends l’exemple de la productrice de Kerozen, Emma Dobre. Il faudrait qu’il y ait beaucoup plus d’Emma Dobre. Il ne faut plus que les femmes se limitent au genre : je suis une femme donc ça sera compliqué. La liberté, ça s’arrache.

Photo: Agence panelle & co (Image reproduite avec autorisation)

Tchewôlô : Comment vous gérez votre vie professionnelle et votre vie familiale?

Paola Audrey : Alors j’ai vraiment mis ma carrière au sommet de mes priorités, notamment parce que ma vision du bonheur, c’est entre autres de faire ce que l’on aime et d’être bien payé pour le faire. Par « vie familiale », je suppose que vous parlez de vie privée parce que si c’est relatif aux parents, ils vont bien, merci pour eux (rires), ils sont contents.

Pour la vie privée, comme pour tout me concernant, je préfère la qualité à la quantité, et de très loin. Je n’ai pas en soit besoin d’être avec quelqu’un pour vivre ou être épanouie aujourd’hui, j’ai une vie déjà assez pleine. Oui, avoir quelqu’un, ça peut être sympa mais pas à tout prix, je ne vais pas sacrifier ma tranquillité si je ne suis pas convaincue que la personne en vaut la peine. J’ai appris à travailler sur moi-même, à apprécier d’être seule, à chérir le silence. J’ai besoin d’un espace sain pour être créative et efficace, donc je ne me mets pas de pression, si ça doit arriver ça arrivera. Outre mesure, le statut de ma vie privée n’affecte pas ou très peu mon développement personnel, qui ne dépend de personne d’autre que de moi-même.

 

Tchewôlô : Quels conseils donneriez-vous à cette jeune génération de femme pour avoir meilleure allure et gagner le respect des autres. Comment mieux se vendre ?

Paola Audrey : Alors j’ai lu un truc assez intéressant. C’était une citation de Baudrillard qui disait « nous vivons dans une époque où il y a de plus en plus d’informations, mais de moins en moins de sens ». Et quelque part, ça rejoint ma vision de notre société actuelle, notamment chez les jeunes, parce que aujourd’hui il y a une confusion qui est faite entre la crédibilité et la popularité, le fond et la forme, donner l’impression qu’on a réussi et réussir. On est dans un système où il faut projeter une allure et ne pas l’incarner et ça, c’est vraiment un fossé grandissant que je vois avec la génération qui vient après moi. Je dirais qu’au-delà de la mise en scène de soi sur les internets, il faut apprendre à vraiment CONCRÉTISER les choses. C’est difficile avec les réseaux sociaux, l’urgence de la validation immédiate, mais il faut être patient. Il faut se former quotidiennement et avoir une vision sur le long terme. Pour ma part, même s’il y a eu quelques détours imprévus, je suis aujourd’hui dans le domaine, l’audiovisuel, que je visais depuis 4 ou 5 ans, à la fois comme productrice pour une chaîne TV et Marketing Manager pour une autre chaîne. Tout cela s’est mis en place parce que je l’ai planifié et préparé depuis des années, ce n’est pas du hasard. On n’échappe pas toujours aux coups du destin, mais on a beaucoup plus de chances d’atteindre ses objectifs quand on a une stratégie (et la patience qui va avec).

Tchewôlô : J’ai été heureuse de faire cet entretien, j’espère que les personnes qui liront sauront lire entre les lignes et apprendre à partir de cette entrevue. Merci encore pour votre disponibilité et de partager avec nos lecteurs votre parcours et expérience.

Paola Audrey : Je suis honorée. Merci plutôt à vous.

Tchewôlô, femmes noires, femmes africaines, femmes du monde parlons d’elles !


Moi, mes menstrues et l’endométriose

« Écoulement sanguin périodique communément appelé la menstruation ou les règles, il désigne un saignement qui est une manifestation visible du cycle menstruel des femmes en âge de procréer. » Définition bien simple et basique, tirée de Google et du dictionnaire.

Avec cette définition, on se rend compte que le phénomène est naturel, que ce n’est pas une volonté de la femme. La femme dans cet état est souvent vue comme malpropre, un élément de souillure. Parfois, elle est même rejetée.

« Je ne suis pas propre lorsque je suis dans ma période de menstruation » , pensent certaines femmes.

Je me rappelle que lorsque j’ai vu mes règles pour la toute première fois, je n’ai pas paniqué. Je savais déjà ce que c’était, j’avais des notions de ce qu’il fallait faire ou pas. Vivre avec quatre femmes à la maison, c’est sûr qu’on apprend des choses !

Ma première fois, c’était sous la pluie. Lorsque je me suis rendue compte, rapidement je me suis fabriquée une couche avec des morceaux de pagne. Autrefois, c’est ce que l’on utilisait, l’ablakon… avant l’avènement des serviettes hygiéniques. Et j’ai oublié de le dire à maman.

Lorsque l’heure de la prière a sonné (je suis musulmane), elle m’a demandé si je l’avais faite et j’ai répondu que non. Surprise ! Elle me demande pourquoi. Je réponds que j’ai mes règles…

Quels sont les interdits ?

Dans ma religion, l’islam, il est déclaré dans un hadith* que la femme en état de règle ne peut pratiquer la salat, ou la namaz, la prière rituelle.

Dans un autre hadith, rapporté par notre mère Aicha, l’épouse du prophète, la femme en état de règle ne peut ni jeûner, ni prier. Mais elle doit rattraper les jeûnes qu’elle n’a pas pu faire durant cette période, mais les salats non accomplies lui sont pardonnées. Elle ne peut pas lire ni toucher le saint Coran. Seules les personnes qui sont purifiées peuvent le faire.

Elle ne peut pas rentrer dans la mosquée, elle ne peut pas faire le tawaf de la Kaaba, c’est à dire la circumambulation*, car pour le faire il faut avoir appliqué la petite ablution. Elle ne peut avoir des relations sexuelles. Sourate baqara 222.

Mais il n’y a pas que des interdits !

Il y a aussi beaucoup de choses que la femme peut faire lorsqu’elle est en état de règle.

La femme durant cette période peut réciter la basmala (« Au nom de Dieu »), la savalat i cherifé (salutation au prophète) et la profession de foi ainsi que toutes les invocations. Elle peut aussi réciter par cœur des versets coraniques invocatifs, comme la Fatiha. Elle peut allaiter son enfant sans se laver la poitrine. Elle peut écouter les récitations coraniques à la maison.

Apres toutes ces informations recueillies, je suis restée stupéfaite mais soulagée. Et j’ai décidé de partager ce que je sais. Très souvent on nous dit que lorsque la femme est dans cette période, elle est intouchable, elle est presque répugnante. Isolée, elle doit l’être jusqu’à la fin de cette période, pourtant naturelle.

J’ai compris une chose : pour être bien dans sa peau il faut lire, il faut se renseigner et surtout bien se renseigner. L’ignorance nous tue. La compréhension de nos livres saints diffère d’enseignements en enseignements ; donc il faut savoir vers qui se tourner pour avoir les réponses à nos questions.

 

Revenons à maman…

Ma mère m’a dit : « Tu as grandi dis donc et c’est depuis quand ? » J’ai répondu : « ce matin ». Elle a répondu : « D’accord sache que tu es devenue une femme désormais et tu peux faire des enfants. Soit prudente et méfie-toi des hommes. » J’avais 12 ans. Bien évidemment, mes sœurs m’ont traînée dans la chambre pour m’expliquer les choses avec précision.

Avec les années, j’ai appris beaucoup de chose sur cette période dans la vie d’une femme. Moment de solitude, moment d’angoisse, instant panique, situation compliquée et pire, la douleur !

Hey ! Les amis ! L’état de menstruation chez la femme n’est pas une maladie contagieuse, c’est un phénomène naturel. Chaque mois, une femme normale doit voir ces règles sinon elle doit voir un médecin pour connaitre le problème.

Beaucoup de femmes te diront qu’elles détestent qu’un homme les touchent durant cette période-là. Elles ont déjà une douleur abdominale monstrueuse, des douleurs aux dos qu’elles doivent supporter, sans compter l’écoulement sanguin au niveau de l’appareil génital. Elles se soucient à chaque fois qu’elles se lèvent de savoir si elles ne se sont pas salies… Elles sont nerveuses, ont des sauts d’humeur inexplicable. Si avec cela elles doivent ajouter le mépris de certains hommes quand on parle de menstrues…

Les hommes sont inconfortables lorsqu’ils doivent prendre des serviettes hygiéniques pour leurs femmes ou pour leurs sœurs et filles dans les grandes surfaces… Et pire ! On trouve étonnant qu’un homme le fasse. Mais non, cela ne doit être ni un exploit, ni une corvée… Vous avez le droit d’acheter des dessous pour la protection de vos femmes et filles. Ce n’est pas une maladie, je répète, c’est un phénomène naturel. Nous sommes assez stressées déjà durant cette période, il ne faut pas en rajouter.

Photo: Fleur K

Autre chose en rapport avec cette période : L’endométriose

Qu’est-ce que l’endomètre et l’endométriose ?

Vous connaissez ? Non, je ne pense pas. Beaucoup ignorent l’existence de cette maladie.

L’endomètre est la muqueuse qui tapisse la paroi interne de l’utérus. Au cours du cycle et sous l’influence des œstrogènes, l’endomètre s’épaissit pour accueillir une éventuelle grossesse. S’il n’y a pas de fécondation, l’endomètre est éliminé et évacué par le vagin : ce sont les règles.

L’endométriose est une maladie gynécologique dans laquelle l’endomètre colonise d’autres organes, à proximité ou à distance de l’utérus. Elle est liée à notre menstruation, aux douleurs que nous ressentons. Elle touche une femme sur 10 en âge de procréer mais cette maladie est encore trop méconnue et mal diagnostiquée.

Quels sont les symptômes de l’endométriose ?

Règles douloureuses et abondantes, crampes pelviennes voire abdominales ou lombaires, fatigue… Règles douloureuses (parfois très douloureuses), rapports sexuels douloureux, troubles du transit (constipation, diarrhée, douleurs et saignements dans les selles), ballonnements, troubles urinaires (brûlures et saignements dans les urines), infertilité.

Si vous ne vous intéressez pas à la santé génitale de vos conjointes, comment pouvez-vous l’aider à mieux supporter ce type de maladies ?

L’ignorance tue ! Aidez-vos femmes, accompagnez-les. Vous devez la connaître dans tous les sens et de toutes les manières. Ecoutez son corps.

Tchewôlô, femmes noires, femmes du monde, parlons d’elles!

 

A lire sur le blog   https://tchewolo.mondoblog.org/2018/05/18/donnez-envie-de-rester/

 

*communication orale du prophète de l’islam Mahomet

*consiste à tourner autour d’un symbole ou à l’intérieur de celui-ci. C’est un rite que l’on retrouve dans de nombreuses religions et croyances.


Femme à la une « La charismatique »

Inspirantes, fortes, intelligentes et charismatiques. Moi je les nomme « Femmes d’influence », elles sont des exemples pour la jeune génération. Accomplies, elles ne reculent face à aucune difficulté.

La femme à la « une » dans ce numéro en fait partir.

 Angela AQUEREBURU/ Crédit photo: Jean Luc RABATEL

Femme dévouée, productrice, réalisatrice, présentatrice, j’ai eu la chance de la rencontrer sur le plateau de tournage d’une série dont elle réalise une partie : « Voyage de rêve ». Une belle opportunité pour moi et mon blog. Devant ce type de femme, je suis toujours éblouie. C’est avec un sourire arborant une magnifique brèche que Angela AQUEREBURU a répondu favorable pour un moment d’échange.

Tchewôlô : Notre blog est dédié aux femmes noires en premier et les femmes du reste du monde ensuite. Merci encore pour votre promptitude.

Angela AQUEREBURU : Je vous en prie. C’est un plaisir. (Sourire)

Tchewôlô : Vous êtes une référence pour la gente féminine africaine, surtout dans votre pays, le Togo… Aujourd’hui nous allons essayer d’en savoir davantage sur vous et votre formule de réussite. Nous commençons toujours notre série de questions avec celle-là : Comment définissez-vous la femme ?

Angela AQUEREBURU : Difficile de répondre à cette question… Un être humain doté d’un utérus et donc avec le pouvoir de développer d’autres êtres humains.

Tchewôlô : Comment vous vous définiriez…

Angela. A : Une personne altruiste pleine d’idées et éternelle insatisfaite.

Tchewôlô : Vous êtes une femme qui bouillonne, qui touche à tout. De la gestion des ressources humaines à la production en passant par la réalisation, comment on arrive à faire cela? Et qu’est-ce qui vous motive ?

Angela A : Ce sont des concours de circonstances de la vie. J’ai toujours été attirée par les métiers d’art… Je dessinais, chantais, dansais et jouais du piano quand j’étais petite, mais mon éducation faisait que je ne pouvais pas me projeter dans un métier dans ce domaine. J’ai quand même inconsciemment choisi un homme qui y étais… et par la force des choses je suis revenue à mes premiers amours. Aujourd’hui je suis épanouie dans ce que je fais. Ce qui me motive ? La création, le renouvellement… ne jamais faire la même chose.

Tchewôlô : Autonomisation et Émancipation deux mots prisés par la gente féminine en ce 21e siècle, Votre avis?

Angela. A : Je ne supporte pas ce mot émancipation : s’émanciper de quoi ? De soi-même. Il faut arrêter, en Afrique et dans plusieurs endroits du monde c’est la femme qui élève les enfants donc elle a son propre destin en main ! Autonomisation non plus d’ailleurs qui est un mot mieux adapté à l’éducation des enfants.  L’expression qui serait la plus appropriée serait « prise de conscience ».

 Femme d’influence./ Crédit photo: Jean Luc RABATEL

Tchewôlô : Pensez-vous que la nouvelle génération est assez mature pour continuer la lutte de l’égalité des droits hommes et femmes?

Angela A : Oui ! comme je le disais plus haut, c’est la femme qui a le leadership : c’est elle qui éduque les leaders de demain, même si de plus en plus d’hommes participent à l’éducation de leurs enfants… et bizarrement quand c’est le cas, la question de l’équité (égalité en droit) ne se pose plus. Les enfants voient leurs parents différents par nature mais égaux en droit… ils reproduisent ce schéma une fois adulte puisque cela leur parait naturel. Donc oui ! je pense que la nouvelle génération peut continuer, MAIS je suis très inquiète : ce nouveau mode de vie « digitale », GTB « génération tête baissée », ultra consommatrice, vouloir tout, tout de suite, les femmes uniquement montrées en objet sexuels dans les clips musicaux qui sont très regardés… Je ne sais pas où on va avec tout ça.

Tchewôlô : Vous êtes féministe ou pas? Et pourquoi ?

Angela A : Oui je suis une féministe modérée. Je crois que l’homme et la femme sont différents, égaux en droit et complémentaires. Notre seule limite c’est nous-mêmes. Une femme peut-être pilote, mécanicienne, chauffeur de poids lourds… Un homme peut-être père au foyer, laveur, sage-femme. Je montre mon engagement dans la représentation de la femme et de l’homme auxquels j’aspire dans mes séries et mes propos dans l’émission que j’anime. J’ai la chance d’être dans un métier de création… alors je crée des personnages qui vont pouvoir inspirer la jeunesse.

Tchewôlô : Quelle est selon vous la particularité de la femme africaine et dites-nous si cet atout lui est favorable ou pas?

Angela. A : La femme africaine a tellement subi de générations en générations, que c’est devenu une force héréditaire. La femme africaine a toujours été Multi tâche… pendant que l’homme va courir je ne sais quoi dehors, elle prend soin de son foyer, financièrement et quotidiennement. C’est une femme forte et qui, malheureusement, comme toutes les femmes, ne fait pas assez de bruits pour « montrer » ce qu’elle fait.  La femme africaine devrait sortir de la maison pour plus s’exposer, s’investir dans les carrières politiques pour que les gouvernements de nos pays africains soient dirigés par 50% de femmes, voire plus.

Tchewôlô : Aujourd’hui vous vous lancez dans la présentation TV, parlez-nous de votre programme « Les Maternelles » sur TV5monde.

Angela. A : Vous l’avez compris, je crois beaucoup en l’éducation. Avec cette émission déjà je montre aux femmes africaines et d’ailleurs, une autre option de la femme : oui on peut ne pas se prendre au sérieux à la télé, oui on peut s’habiller simplement, oui on peut avoir des cheveux naturels ou pas, oui on peut décider de s’informer sur les méthodes traditionnelles et occidentales pour avoir LE CHOIX… Je fais cette émission pour que les parents comprennent qu’ils n’ont pas une option mais DES options, à eux de choisir celle qui convient le mieux à leur mode familial, social et culturel.

Il s’agit donc d’une émission diffusée un samedi sur 2 sur TV5monde qui adresse les questions familiales de parents, futures parents ou aspirants parents.

Tchewôlô : Si vous devez faire un bilan à mi-parcours de votre carrière, quel serait le résultat ?

Angela. A : Je suis heureuse de mes expériences… J’ai encore beaucoup de choses à réaliser pour me faire plaisir… c’est pour cela que je fais ce beau métier.

 Crédit photo: Georges NATHANIELS

Tchewôlô : Idole de plusieurs jeunes filles et aussi de certains jeunes hommes, votre message à l’endroit de la gente féminine africaine ?

Angela AQUEREBURU : La seule limite dans ce monde pour atteindre un objectif, c’est vous-mêmes. Quand on a envie de quelque chose, on se donne les moyens d’y parvenir. Il n’y a pas de secret, il faut : énormément de travail, beaucoup de détermination et un petit peu de chance. Alors on arrête de croire que tout tombe par magie des cocotiers, et on se met au boulot.

Merci à vous pour ce moment agréable…..

Pour rappel Angela est la Directrice de la société de production YOBO Studios et elle a à son actif les séries à succès « ZEM » « Palabres » et « Hospital IT » qui a remporté le prix de la meilleure série télé au festival vue d’Afrique au CANADA en 2017.

Vous pouvez également retrouver son émission « Les Maternelles » sur TV5 un samedi sur 2 ou sur le site de TV5 monde. https://afrique.tv5monde.com/videos/magazines/les-maternelles-dafrique

 

Tchewôlô, femmes noires, femmes du monde parlons d’elles.